À quoi s’attendre lorsque les taux augmentent
Les investisseurs ont revu leurs attentes à de nombreuses reprises en 2021. Parmi les jalons importants, notons l’approche plus restrictive de la Banque du Canada à la mi-2021 et le retrait, à la fin de l’année, de l’adjectif « transitoire » dans la description de l’inflation de la Réserve fédérale américaine (Fed). Par la suite, les taux d’intérêt ont été très volatils et les écarts de crédit se sont élargis, pendant que les marchés s’ajustaient au resserrement éventuel des politiques monétaires des banques centrales. La résilience de la reprise économique sera donc mise à l’épreuve.
En Amérique du Nord, les taux directeurs ont commencé à augmenter. Malheureusement, personne ne peut prédire les niveaux qu’ils atteindront, ni la vitesse avec laquelle ils augmenteront, pour contenir l’inflation sans paralyser la reprise économique. Nous sommes en période de repositionnement, puisque nous passons d’une anticipation de hausse des taux à leur intégration sur les marchés. L’année dernière, nous tentions de prévoir le moment et la cadence des mesures de politique monétaire. Cette année, les investisseurs devraient tâcher de déterminer l’efficacité des mesures adoptées par les banques centrales et les progrès réalisés vers l’atteinte de leurs objectifs. Les décideurs politiques doivent désormais tenir compte de plusieurs variables, d’où les nombreux résultats potentiels.
Au début de l’année 2022, les marchés financiers ont été guidés par les pics de l’inflation, qui a atteint des sommets de plusieurs décennies, et leurs implications sur la politique monétaire. L’accroissement des tensions géopolitiques a aussi contribué à aggraver cette situation déjà précaire. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu pour effet d’accroître le risque d’un ralentissement de la croissance mondiale, ainsi que le risque lié à la hausse de l’inflation. En réponse à ce conflit, les investisseurs se sont rués vers les titres de qualité, affaiblissant du coup les évaluations des actions et des obligations de sociétés. Cependant, les rendements obligataires ont par la suite augmenté.
À l’heure actuelle, les conséquences du conflit sur les marchés nord-américains sont une perte de confiance, un resserrement des conditions financières et une hausse des prix du pétrole. En revanche, il est impossible de connaître l’ampleur ou la durée de ces effets. La montée en flèche du prix des matières premières survient au moment même où les consommateurs sont aux prises avec la flambée de l’inflation, qui agit comme une taxe à la consommation, alors que l’augmentation du prix des intrants plombe les marges bénéficiaires des entreprises. Ces éléments sont en mesure de ralentir la croissance économique. Au vu de l’évolution rapide de la conjoncture macroéconomique, les banquiers centraux se retrouvent dans une situation difficile, puisqu’ils souhaitent juguler les pressions sur les prix, qui sont à des sommets de plusieurs décennies, et ce sans faire dérailler la reprise post-pandémie. En résumé, le vaste éventail de scénarios potentiels nous laisse croire que la volatilité restera élevée en 2022.
Qu’en pensent les experts
Fiera Capital compte sur une équipe diversifiée de professionnels du placement en titres à revenu fixe et de dette privée pour la gestion responsable du capital de nos clients. Nous avons créé une plateforme d’investissement de revenu fixe axée sur la recherche et les compétences robustes de nos experts. Nous disposons ainsi de capacités de premier plan pour dénicher des sources diversifiées d’alpha dans le cadre de nos solutions clients. Les taux d’intérêt, la courbe des taux, le crédit et la liquidité représentent tous des sources de risque et nos gestionnaires actifs peuvent tirer parti des dislocations sur le marché.
Dans ce climat d’incertitude, nous avons alors demandé à nos experts en titres à revenu fixe, en crédit privé et en solutions de revenu fixe d’offrir aux investisseurs leurs perspectives sur les marchés. Nous leur avons posé les questions suivantes:
- Est-ce-que la récente volatilité a modifié vos perspectives descendantes sur les marchés?
- La hausse des taux et la révision à la baisse des prévisions de croissance influencent-elles la courbe des taux de rendement au Canada et quels secteurs privilégiez-vous dans cette conjoncture?
- Alors que nous tentons de déterminer les conséquences de la pandémie, de l’inflation, des tensions politiques et du resserrement de la politique monétaire, quel sera, à votre avis, l’élément principal qui influera sur les marchés financiers au cours des douze prochains mois?
- Où dénichez-vous de la valeur parmi les secteurs des obligations de sociétés?
- La pandémie et la reprise subséquente ont-elles nui à la demande en crédit privé chez les investisseurs?
- Le montage des prêts privés a-t-il été affecté par la pandémie et la reprise?
- Le taux d’inflation s’approche de niveaux records et les banques centrales retirent leurs mesures accommodantes qui ont soutenu les entreprises. Dans ce contexte, quelles sont les principales caractéristiques que recherche l’équipe de crédit privé dans les entreprises en portefeuille?
- Comment est-ce que la nature des discussions par rapport aux solutions à revenu fixe a-t-elle évolué dans le contexte de marché actuel?
- Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs lorsqu’ils bâtissent des solutions de revenu fixe dans cet environnement?