Rapport mensuel sur le marché obligataire – Août 2023
MISE À JOUR SUR LE MARCHÉ
L’indice obligataire universel FTSE Canada s’est inscrit en baisse de 1,1 % en juillet. Les taux de rendement ont poursuivi leur tendance haussière, comme en témoigne l’augmentation de plus 20 p.c. pour les taux à 5 et 30 ans pendant la période. La baisse des taux a accru davantage l’inversion de la courbe, ce qui est très rare lors de ce cycle, car les taux ont généralement été guidés par le taux à 2 ans. Les investisseurs s’attendent de plus en plus à ce que les taux restent élevés pendant plus longtemps que prévu et à une première réduction des taux en 2024, alors que les craintes entourant le taux final éventuel se dissipent graduellement. Les hausses de taux semblent avoir l’effet décalé anticipé, mais au vu de l’inflation coriace, on peut s’attendre à ce que le retour au taux ciblé prenne plus de temps.
La Banque du Canada a pris les devants en procédant à une autre hausse de 25 p.c. au cours de la deuxième semaine du mois. Répondant aux attentes des investisseurs, elle a aussi relevé ses prévisions d’inflation et de croissance, tout en repoussant l’échéancier pour l’atteinte du taux cible d’inflation de 2 %. Son gouverneur, Tiff Macklem, a exprimé des commentaires plus équilibrés et fait état d’une diminution du risque lié à un resserrement excessif ou insuffisant des taux. La banque centrale canadienne agira, au besoin, en fonction des données économiques à terme.
Sans grande surprise, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a aussi relevé la fourchette supérieure des fonds fédéraux à 5,50 %, après avoir marqué une pause à la rencontre de juin. Dans son communiqué, le FOMC a revu à la hausse ses perspectives de croissance (de modestes à modérées) et laissé planer la possibilité de nouvelles hausses des taux, ce qui correspond à son diagramme à points du mois précédent. Lors de la conférence de presse, le président Powell a délibérément indiqué que la banque centrale agirait en fonction des données à terme, qu’elle devait constater des preuves convaincantes d’une baisse de l’inflation et qu’elle surveillait de près la dynamique du marché du travail. D’après son scénario de base, la Fed croit que l’économie ne tombera pas en récession.
SURVOL DES OBLIGATIONS DE SOCIÉTÉS
Les obligations de sociétés ont dominé en raison de leur durée généralement plus courte et du resserrement des écarts. Les écarts de crédit se sont resserrés de 7 p.c., en moyenne, dans tous les principaux secteurs. Faisant fi de la crise bancaire, les écarts ont diminué de 18 p.c. depuis le début de l’année, témoignant ainsi du climat de résilience généralisé. Figurant seules en territoire positif en juillet, les émissions de sociétés financières se sont démarquées du lot.
Le repli des taux des obligations du gouvernement canadien a entraîné la chute des obligations provinciales. Ces dernières ont dominé dans les segments à moyen et long terme, puisque leurs taux ont moins diminué que leurs pairs. Le segment à moyen terme est le grand gagnant du mois. Les émissions de l’Ontario figurent toujours parmi les meilleures, car les investisseurs privilégient les émetteurs plus importants et plus liquides.
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