Analyse de 1998 et de 2019
Comment réagiront les marchés si, comme l’anticipent les investisseurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) réduit ses taux à sa rencontre du 31 juillet? L’histoire peut-elle nous donner des indices? Quelle période peut nous servir de référence? Même si aucune comparaison n’est parfaite, cet exercice nous permettra à tout le moins d’y voir plus clair dans cette conjoncture incertaine.
Sommaire
- L’année 1998 demeure un excellent point de référence pour évaluer les options de la Fed et déterminer les réactions potentielles des marchés.
- En 1998, les investisseurs étaient inquiets, et pour cause : une courbe de taux aplatie ou inversée, une crise sur les marchés émergents, les craintes d’une destitution et les inquiétudes entourant le développement d’armes de destruction massive au Moyen-Orient (Irak). En 2019, les investisseurs se préoccupent aussi de plusieurs choses : une courbe de taux aplatie à inversée, une récente chute des marchés émergents et les craintes entourant le développement d’armes de destruction massive au Moyen-Orient (Iran).
- L’assouplissement monétaire opéré en septembre 1998 a dopé le marché haussier des actions et entraîné une augmentation des taux d’intérêt à long terme, pendant que les perspectives d’inflation étaient revues en nette hausse et que les matières premières étaient en forte progression. Un relèvement des taux par la Fed pourrait-elle produire le même résultat en 2019? À notre avis, les investisseurs qui sont surpondérés en obligations et sous-pondérés en actions devraient envisager cette possibilité.
Analyse
La crise de la dette asiatique de 1997 étant tout juste derrière nous, la crise financière russe a frappé les marchés de plein fouet et entraîné la chute des actions et une ruée vers les obligations entre la fin de l’été et le début de l’automne 1998.
- Au même moment, la longue enquête portant sur le président des États-Unis prenait fin. La publication du rapport Starr, le 11 septembre 1998, a mené à la procédure de destitution du président Clinton. Les médias faisaient leurs choux gras de cet événement et les investisseurs s’inquiétaient à juste raison des conséquences potentielles sur les marchés.
- Les armes de destruction massive représentaient une autre grande préoccupation et, en décembre 1998, le président Clinton a ordonné le bombardement de l’Irak. Les tensions entre les États-Unis et l’Irak s’étaient accentuées en 1998 alors que l’administration Clinton accusait l’Irak de ne pas respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Plusieurs avaient d’ailleurs accusé le président Clinton d’avoir commandé une opération militaire contre l’Irak pour détourner le regard des procédures de destitution.
- L’économie américaine était alors saine, mais en ralentissement, et le taux de chômage, en date de septembre 1998, était à son plus bas depuis plusieurs années. L’économie avait repris son envol en 1999, poussant ainsi la Fed à relever ses taux plus tard cette année.
La Fed avait commencé à augmenter les taux au début de 1997, mais la crise de la dette asiatique l’avait contraint à marquer une pause.
- Sous la gouverne du président Alan Greenspan, la Fed portait une attention très particulière au rendement des marchés financiers et l’expression « Greenspan Put » avait été consacrée pour décrire sa politique de réduction des taux lorsque les marchés financiers traversaient une période difficile. La crise financière russe a eu pour effet de déstabiliser les marchés financiers, même si l’économie américaine en tant que telle demeurait saine.
- Le 29 septembre 1998, le communiqué du FOMC expliquait clairement la raison de la baisse des taux : « Au vu de la récente évolution de l’économie mondiale et des ajustements nécessaires aux marchés financiers américains, une légère baisse du taux des fonds fédéraux est requise afin de conserver le taux d’inflation à un bas niveau et de maintenir le rythme de la croissance économique à terme. »
Conclusion
Une baisse des taux par la Fed en juillet pourrait provoquer la fin du cycle haussier des actions, de manière semblable à ce qui est arrivé à la fin des années 1990. Nous ne tentons pas de prédire l’évolution du marché, mais il s’agit d’un résultat probable et réaliste au vu de la conjoncture de 1998.
- Le graphique 1 présente l’inversion de la courbe des bons du Trésor (par rapport aux taux à 10 ans) à l’amorce de la crise financière russe. Lorsque la Fed a commencé à réduire les taux, la courbe est rapidement retournée en territoire positif et les taux des bons du Trésor à 10 ans ont ensuite rebondi. Les taux à 10 ans, qui avaient atteint un creux de 4,16 % la veille de la réduction des taux par la Fed, avaient remonté à près de 6,5 % environ un an plus tard.
- Le graphique 2 illustre la progression continue des taux à 10 ans – soit un marché baissier pour les obligations.
- Le graphique 3 illustre la réaction de l’indice S&P 500 – soit un marché haussier pour les actions.
- Le graphique 4 démontre que la réduction des taux a été opérée dans le contexte d’une économie forte et d’un faible taux de chômage.
- Le graphique 5 illustre la réaction de l’indice CRB – soit un marché haussier pour les matières premières.
Taux des fonds fédéraux (1996-1999)
Source : Bloomberg au 1er juillet 2019.
Bons du Trésor à 10 ans (1998-1999)
Source : Bloomberg au 1er juillet 2019.
S&P 500 (1998-2000)
Source : Bloomberg au 1er juillet 2019.
Taux de chômage des États-Unis (1990-2000)
Source : Bloomberg au 1er juillet 2019.
Indice CRB (1996-2000)
Source : Bloomberg au 1er juillet 2019.
Définition des indices
L’indice S&P 500 est un indice boursier qui suit les actions de 500 sociétés américaines à grande capitalisation.
L’indice du Commodity Research Bureau (CRB) est un indicateur représentatif des marchés mondiaux actuels des produits de base. Il mesure l’orientation agrégée des prix de divers secteurs de produits de base.
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