Les obligations de sociétés de qualité : une opportunité pour 2023
L’année 2022 fut décidément très mouvementée pour toutes les catégories d’actif. D’ailleurs, les obligations ont connu une année particulièrement difficile et n’ont pas été en mesure d’offrir une protection adéquate contre la chute des marchés boursiers.
L’inflation a grimpé en flèche, forçant ainsi les banques centrales à passer d’une politique monétaire très accommodante à une politique très contraignante. Nous avons constaté comment un degré d’incertitude élevé peut alimenter la volatilité et élargir l’éventail des scénarios potentiels. En 2022, la majorité des approches traditionnelles de revenu fixe n’ont pas été à la hauteur du fait de la hausse rapide des taux. Les investisseurs ont donc commencé à envisager des moyens d’optimiser leurs portefeuilles obligataires. Les obligations de sociétés de grande qualité peuvent aider les investisseurs à prémunir leur portefeuille contre les conséquences négatives de la hausse des taux. Comme vous l’observerez, ce marché présente désormais de belles occasions de placement pour les investisseurs bien avisés.
Investir en période d’incertitude
Les obligations corporatives de grande qualité sont une solution prudente dotée d’un taux de rendement égal ou supérieur au taux sans risque de leurs homologues gouvernementales. Au cours des vingt dernières années, ce sous-secteur des obligations canadiennes a pris de l’ampleur et s’est grandement diversifié. En effet, les taux de rendement des obligations gouvernementales ont été tirés vers le bas par la politique monétaire accommodante en vigueur pendant la majeure partie des dix dernières années, ce qui a relevé l’attrait des taux de rendement plus élevés des obligations corporatives aux yeux des investisseurs. Leur tolérance envers une exposition plus importante aux obligations corporatives de qualité au sein de leur portefeuille a augmenté au fil des ans.
D’après les données historiques, les écarts des obligations de sociétés sont fortement corrélés avec le cycle économique. Au vu de l’accroissement des craintes d’une récession, les écarts des obligations corporatives de qualité ont significativement élargi et s’approchent désormais des sommets des dix dernières années, à l’exception de la pandémie de COVID. L’élargissement marqué des écarts est attribuable à plusieurs facteurs macroéconomiques, tels que le ton moins accommodant des banques centrales, le ralentissement de la croissance et les effets du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Par contre, ces écarts considérables s’accompagnent de taux de rendement supérieurs, d’où une très bonne protection contre une nouvelle hausse des taux et de meilleures perspectives de rendement pour les portefeuilles obligataires. En portant notre attention au point mort de l’élargissement des écarts (breakeven spread), par exemple, nous pouvons déterminer l’élargissement requis des écarts de crédit avant que le rendement excédentaire des obligations de sociétés devienne négatif par rapport aux obligations gouvernementales. Puisque les écarts de crédit se sont accrus peu importe la qualité et l’échéance des obligations, le point mort en a fait de même, protégeant ainsi davantage un portefeuille contre les fluctuations des écarts.
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